Olivier Paradis

Pour un joueur de football, je ne suis pas particulièrement musclé. Mais mon poste de quarterback ne demande pas tant une musculature de monstre que de l’agilité et de la vitesse. Malgré que je me sache attirant physiquement, je ne prends aucunement soin de cet aspect de moi. Mes cheveux, pas trop long pour ne pas nuire à ma vue sont particulièrement indiscipliné vu leur tendant à onduler légèrement. Ils frottent allègrement mon front et parfois, juste avant que je les fasse couper, jouent dans mes cils. Touchant mes oreilles et ma nuque, leur couleur brune s’harmonise très bien avec mon teint bronzé d’été. Mes yeux sont quelque part entre le turquoise et le vert, ce qui fait un étrange mélange avec le reste de mon anatomie. Comme s’ils m’avaient été greffés après ma naissance, pour être certain que les filles voudraient me sauter dessus. Comme si j’en avais besoin… Mon sex-appeal est déjà assez puissant comme ça! Mes épaules bien découpées de joueur de football – et l’attitude qui va avec, c’est certain – et mon sourire en coin ravageur de ces dames, je n’ai pas besoin ce cette paire de saphir… Quoique vu l’effet que ça fait aux professeures…

L’aspect vestimentaire va avec le reste. Je suis sportif? Eh bien tous, je dis bien TOUS, mes chandails sont des chandails d’équipes sportives. Certaines filles me trouvaient trop maniaque mais que voulez-vous… Ma garde-robe c’est ma garde-robe! Mais je dois dire que je passe la moitié de ma vie au moins en uniforme de football. Sinon j’ai la veste de football, juste le chandail de football, le t-shirt de l’équipe… C’est rare que je mets les autres vêtements, qui comme je l’ai mentionné sont des chandails d’hockey. Vu ma ville natale, je n’ai pas besoin de dire que ce sont des chandails des Sénateurs! Toutes les filles disent qu’elles veulent un mec sportif! Eh bien toutes celles avec qui j’ai été on fini par se lasser de ça. Je ne vois pas pourquoi… Mais j’ai changé, en arrivant à l’université. J’ai quelque peu diminué le sport à la télé et je suis devenu un peu plus sociable.

Parlant de sociabilité… Je crois avoir noté depuis le temps que ce n’est pas mon fort. Je n’aime pas être déstabilisé et il n’y a rien de plus imprévisible qu’un autre humain. Mes amis je les connais depuis longtemps. Les gars de l’équipe de football sont tous pareils… Il n’y a rien d’imprévisible là dedans et c’est comme ça que j’aime mes relations. Voilà pourquoi une fille c’est la dernière chose que j’ai besoin dans ma vie en ce moment. Dans mon sport, la concentration est de mise puisqu’il faut être apte à prendre une décision très rapidement. Un joueur de football, ce n’est pas seulement des muscles. Certains oui mais… Ce n’est pas de eux que je veux parler. Les autres ont un esprit si technique et tactique que ça se répercute même dans leur vie quotidienne. C’est mon cas. Je pense constamment comme si j’étais sur le terrain. Analysant les forces et les faiblesses de chacun, les provoquant de regard pour les intimider… C’est peut être ce qui fait de moi un bon joueur. Il n’y a pas de switch on/off pour moi. Je suis compétiteur, évidemment, puisque je suis dans une équipe universitaire, mais également un très grand stratège. Je passe la moitié de mes autres cours à créer des stratégies de jeux, ce qui me vaut des notes assez médiocres. Mais au moins, au football, nous gagnons! Cette année j’ai été nommé capitaine. Je ne voyais pas vraiment en moi ces qualités. Mais la réaction des gars de l’équipe à ma nomination m’a convaincu. Il faut croire que j’ai une bonne capacité d’écoute et que je suis présent pour eux.

Mais en dehors de l’équipe… Je sens qu’il n’y aura pas grand-chose à dire puisque la plupart de mes amis sont également dans l’équipe mais… Disons que je suis du genre à aller à tous les partys possible, question de savoir relâcher la pression. J’aime par-dessus tout l’effet que je fais sur les filles, pour avoir la satisfaction de faire comme si de rien n’était. Elles baveraient toutes d’avoir ma veste… Mais pas question. La veste de l’équipe de football, c’est pour marquer son territoire. Effectivement, comme le nom du joueur est écrit à l’arrière, la fille qui se balade avec la veste exhibe fièrement que ce gars lui appartient… Non mais ces gars-là sont imbéciles… Ils acceptent « d’appartenir » à une fille! Quel rabaissement… Je ne ferai jamais ça! Ou du moins j’essaie de m’en convaincre. Bien que je déteste lire, ma sœur m’a habituée à toutes ces histoires d’amour et j’ai un petit côté romantique enterré biiiien profondément. Profond, j’ai dit. Et j’espère bien qui ne fera pas surface de si tôt!

Toujours en dehors de l'équipe, j'ai également un autre moyen de libérer la pression causée par le sport: la musique. Je ne pourrais pas dire que je suis assez bon pour décider d'étudier dans ce domaine, mais je suis tout de même assez doué avec les cordes. Avant, au 'High School', je composais quelques chansons, mais maintenant je n'ai plus aucun temps pour ça. Il m'arrive de jouer avec quelques gars, une fois de temps en temps, mais je n'avais jamais pensé à créer un band. C'est pourtant ce que nous avons fait, cette année, et je dois dire que je suis content. Ça me force à jouer de la guitare plus régulièrement.

Je suis né au Canada, en Ontario. Ma mère était Québécoise d’origine et c’est pour cela que je parle également très bien français. J’ai fais la moitié de ma scolarité dans à Montréal, et l’autre à Ottawa. Donc parfait bilinguisme de ma part. Ma passion pour le football a commencé à l’âge de 8 ans, à mon premier Superbowl. L’été suivant j’ai commencé, au poste de receveur, et j’ai rapidement été promu au poste de quart arrière. Je n’ai jamais quitté, et je n’ai cessé de m’améliorer. Je m’étais fait un nom dans le milieu du sport, et j’ai reçu une bourse de Harvard pour que je vienne y étudier tout en faisant partie de l’équipe de football. La ligue universitaire américaine… Mon rêve depuis le début. C’est un réal accomplissement pour moi et c’est avec fierté que j’ai déménagé aux États-Unis pour y poursuivre mes études. Je compte bien faire du football professionnel, peut être même entraineur un jour. Voilà pourquoi je ne suis pas d’autre programme en même temps. Un autre métier est pour moi impensable.