Acquisition assistée. (>PV Béatrice<)

Admin Messages : 43 Date d'inscription : 09/02/2010 Age : 29

Un mercredi soir bien ordinaire... Non pas tout à fait. J'avais décidé pendant la journée que je ferais une acquisition qui me fendait le coeur. J'en étais venu seul à la conclusion que ma garde-robe avait grand besoin de quelque chose qui n'était pas à l'effigie d'une équipe sportive. Voilà ce qui expliquait ma présence inopinée dans ce centre commercial.

Je marchais nonchalamment pour masquer mon trouble vers une boutique de vêtements tout de même assez réputée. Je ne partais avec aucun préjugé, et comptais bien demander l'aide d'une employée pour orienter mon choix. Sinon ils étaient bons pour retrouver mes ossements fossilisés au fond d'une cabine d'essayage! Je devais dire que je n'avais pas vraiment "magasiner", à proprement parlé, de vêtements depuis un bon cinq ans.

Pour moi le magasinage c'était comme me faire passer l'anneau au doigt: inimaginablement pas masculin. Comment un gars pouvait dignement accepter de suivre sa blonde dans des boutiques? S'il a besoin de quelque chose, il devrait être capable d'y aller dignement tout seul non? Bon okay... ma gueule. Je suis pathétique, à penser à ça. Je me dirige moi-même vers une boutique avec la ferme intention de laisser une employée choisir mes vêtements. Et 'I'm still a boy...' Right?

La musique qui jouait dans la boutique était assez branchée et les couleurs diverses - allant de rouge-coquelicot à rose-géranium - m'étaient particulièrement attirantes. Non non, je ne suis pas fleuriste et je n'ai pas une passion secrète pour les fleurs... Mais c'est vraiment ce que l'odeur des Halles m'inspire! Ça sent toujours comme dans les maisons d'aînés qui sont remplies de ces plantes odorantes intempestivement. Au moins, que je mis le pied de l'autre côté de la ligne de la boutique, le tout devint moins entêtant et j'eus un bref espoir que le magasinage serait moins pénible que ce que j'espérais.

Mais me voilà devant un dilemme. Devais-je aller directement demander à une employée de devenir mon "escorte conseillère personnelle" pour la soirée, ou bien faire semblant de chercher un peu, en espérant qu'elle viendrait. Encore indécis, je marchais en direction du comptoir, près à dévier de ma trajectoire à tout moment. À ce moment-là, j'étais prêt à tout sauf à entendre mon nom...

Messages : 20 Date d'inscription : 13/02/2010

En cet ordinaire mercredi soir de septembre, je me dirigeais
vers le centre commercial, comme à mon habitude. Non pas pour aller faire du shopping, mais pour aller compléter mon chiffre de travail. J’avais dégoté le job quelques mois auparavant et comme l’endroit était tout près des résidences, j’avais sauté sur l’occasion. Le magasin était assez réputé chez les jeunes adultes du coin et la clientèle était généralement assez agréable –à quelques exceptions près, faut bien l’avouer, comme les hommes machos me faisait des avances totalement dégoûtantes ou encore, sans les oublier, les adolescentes obsédées par leur image qui m’en faisait voir de toutes les couleurs (après tout, je ne me plains pas, avec salaire qui m’offre, et surtout les commissions, ça valait amplement la peine)-.

Bref, je devais commencer à 17h00 et terminer à la fermeture à 21h00. La semaine, les patrons me chargeaient parfois de la gérance du magasin, que j’administrais de mon mieux. Comme le mercredi était assez calme, d’habitude, nous n’étions que trois vendeurs. Le début de la soirée passa sans bémol, quand je vis un client vêtu d’un vêtement de sport et se diriger vers les rayons pour hommes. Je jetai un regard vers les deux autres qui travaillait ce soir-là. Occupés. Bon, allons-y. je m’approchai, en traversant le magasin, jusqu’au jeune homme en question.

Il portait un chandail de sport de l’université de Harvard, comme en témoignait le logo, de football, de ce que je pouvais en déduire, avec l’inscription PARADIS derrière. Super, soit c’était un des nombreux adeptes mordus de l’équipe universitaire, soit c’était un autre joueur arrogant qui
collectionnait les filles. Mon jour de chance.

- Paradis. Vous êtes adepte de l’équipe de Harvard? Dis-je, en m’approchant de lui, qui regardait les chandails en vedette, bien mis en évidence sur le mur.

Admin Messages : 43 Date d'inscription : 09/02/2010 Age : 29

Je sursautai à l'entente de mon nom et la regardai pendant qu'elle posait sa question. Non mais... Comment osait-elle? Bien sur, que j'étais fan de... Bordel.

- Euh... Je.. Je suis dans l'équipe de Harvard. C'est... mon chandail, que je porte, lui dis-je, hésitant sur mes mots.

Messages : 20 Date d'inscription : 13/02/2010

Bon, mon manque de connaissances footboliennes* venaient de me trahir. Je pense que je venais sans doute de le mettre mal à l'aise. Mais bon, il se trouverait une fille à sauter et tout irait bien dans sa vie. "Okay Béa, relax, peut-être qu'il est très gentil et qu'il aime bien passer son temps à la bibliothèque". Je me reprends. Faut dire que d'après ce que j'avais pu observé, les footballeurs n'étaient pas l'abstinence type. Et ce genre de types me répugnaient au plus haut point.

- Oh désolée, je ne suis pas trop une connaisseuse. Sinon, je peux t'aider?

(J'ai un peu changé mon message)

Admin Messages : 43 Date d'inscription : 09/02/2010 Age : 29

Pourtant je connaissais la réputation des joueurs de football... Maintenant qu'elle savait que j'étais de l'équipe elle devait me prendre pour un abuseur de prostituées incapable de passer une nuit seul... Je ne mentirai pas, je sais que c'est le cas de certain de mes coéquipiers... Mais bordel! Pourquoi toujours nous associer tous dans le même panier? Cette année en tant que capitaine, je la sens encore pire que les autres. C'est sur, être plus sous les projecteurs, le rumeurs viennent avec... C'est comme le Captain' Crunch. Tout le monde le connait; et tout le monde finit par connaitre les capitaines des équipes sportives de l'école.

Je soupirai. Eh oui, j'étais découragé à chaque fois. Personne n'avait droit à une chance, ici. C'était tout de suite les préjugés et les 'ce que j'ai entendu dire' avant même de savoir QUI est la personne. Cette fille devait tout de suite s'être dit que j'étais un autre intempesteur fan de sport qui venait l'emmerder...

- 'Pas grave, lui répondis-je malgré tout, tendant de me donner un ton sympathique.

Je me tournai vers le mur où étaient les chandails avant de répondre à la suite. De toute évidence, je tentais moi-même d'évaluer ce que je voulais. Après une courte étude des vêtements, j'en vins à la conclusion que cette boutique était très tendance. Cambridge, c'est pas comme Boston. C'est un peu comme... Le Victoriaville de Montréal. Un peu inconnu, à côté. Bon okay, comparaison de merde: Victo c'est un coin perdu, pas Cambridge. Mais j'ai quand même vécu les dernières années avant de venir ici à Montréal donc...

Ouais, c'était assez beau, tout ça. Mais bordel que je savais pas comment choisir.

- Je cherche un chandail. Ou peut être deux, je ne sais pas. Le problème c'est que j'ai seulement des chandails de sport et... Bon. J'ai absolument aucune idée par où commencer!

Je n'allais quand même pas lui dire depuis combien de temps je n'avais pas magasiner... Mais elle comprendrait! Je me transformerai en vrai enfant, dans quelques minutes. Mais espérons quand même que je saurai me tenir! C'est honteux pour un jour de football, être aussi fragile qu'un papillon qui sort de son cocon... On appelle ça: Ne pas être dans se zone de confort! Ne m'offensez pas plus que je le serai déjà... Merci bien.

Je tournai un regard d'excuse vers elle. Je la plaignais déjà...

[HJ: Ces trois jolis mots, gracieuseté de Mathieu...]

Messages : 20 Date d'inscription : 13/02/2010

Okay, bon. Cesse de faire ta rabat-joie et mets-toi au travail. Bon alors, requête: chandails, quelque uns semblaient-ils. Il semblait avoir un style assez décontracté, vu le fait qu'il portait des vêtements sportifs, et qu'il en était un lui même. Valait mieux rester dans ce genre, pour éviter un fâcheux contraste. Je jetai un habile coup d'œil pour déterminer ses mensurations et son type de silhouette. Hé oui, à mesure, on finit par remarquer ses choses, de façon instantanée. Entre mes recherches et ma mémorisation du tableau périodique, je m'adonnais à la couture. J'avais toujours beaucoup aimé la mode, et ce job m'avait tout de suite plu.J'adorais conseiller les gens, les aider à trouver ce qu'ils cherchaient était comme un casse-tête à régler. Et j'avais les résoudre.

Bon, allons-y.

- Ça devrait pas être trop compliqué... Dis-je avant d'esquissé un sourire.

Je commençais par me faufiler parmi les rangées, le dénommé Paradis sur les talons. Le magasin n'était pas trop achalandé, ce qui facilitait le déplacement sans avoir à évité tous et chacun. Mise à part une bande d'adolescentes qui papotait dans un coin, un homme avec une fillette, qui portait un pantalon beige semblable à celui d'un scout posté à l'entrée et une femme qui avait un style plutôt hétérodoxe (elle avait un air d'amazone dans sa jupe verte très courte et son chandail fait de filets), il était assez désert.

C'est donc en deux temps, trois mouvements que nous sommes arrivés devant les kiosques appropriés, soit ceux des garçons.

- Bon alors, nous y voilà. T'as des trucs que t'aimes ou que t'aimes pas du tout? Des couleurs?

Admin Messages : 43 Date d'inscription : 09/02/2010 Age : 29

Je regardai béatement ce tout ce qui s'étendait devant moi. Il y avait là de très nombreux modèles, couleurs, styles... Aucune idée...

- Je sais pas du tout... Je... C'est pour ça que j'ai besoin de toi!

J'évaluai encore un moment tous les bouts de tissus avant de me rendre compte de ce que je devais avoir l'air.

- Pardon hen... Je dois vraiment avoir l'air con, à ne pas savoir du tout ce que je veux... Et à avouer que je n'ai jamais vraiment magasiné, finis-je en baissant le ton.

Je tentai un timide coup d'oeil dans sa direction.

» Béatrice Thomas